
Féminicides et handicaps en France – 2020
Élu mot de l’année 2019 par le dictionnaire français Le Petit Robert, le substantif « féminicide » s’est imposé très récemment dans l’espace public et les médias. Il est défini par l’ONU comme le meurtre d’une femme « en tant que femme ». Avant tout un terme militant, il n’a aucune valeur juridique et n’est pas inscrit dans le code pénal français. […]
Le handicap constitue un facteur aggravant des violences faites aux femmes : 4 femmes handicapées sur 5 en sont victimes3. Une étude menée par le CERMI – Comité español de representantes de personas con discapacidad – en Espagne avance qu’au moins 10 % des victimes de féminicides seraient des femmes handicapées. […]
À partir des données recensées par le collectif Féminicides par compagnons ou ex, sur la période entre 2017 et 2020, nous avons pu estimer que le pourcentage de femmes en situation de handicap victimes de féminicides serait de 6,7 % en France. Avec un traitement médiatique qui efface partiellement voire totalement l’identité des victimes et d’autant plus leurs particulières vulnérabilités, ces chiffres semblent considérablement sous-estimés, d’autant plus qu’il est généralement admis que 80 % des handicaps seraient invisibles. L’identité des femmes tuées est effacée au profit de celle de leur meurtier. Si les médias précisent uniquement le nom et l’âge de la victime, l’auteur du crime bénéficie généralement d’une description détaillée et il n’est pas rare que ses propos soient cités. […]
Le traitement médiatique des féminicides participe à l’invisibilité des femmes handicapées. Notre association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir a pour but d’intégrer le sujet du handicap dans l’espace public et de sortir les femmes handicapées de cette silenciation.
Clara Coelho, stagiaire à l’association FDFA
Paris, 24 juillet 2020
Lire l’intégralité de l’article « Féminicides & handicaps » de Clara COELHO, Juillet 2020