Que faire en cas de violences ?
Les violences faites aux femmes ne s’arrêtent pas aux violences physiques. Il existe d’autres types de violences (par exemple, violences psychologiques, violences sexuelles, violences administratives, économiques et financières, violences médicales, médicamenteuses, maltraitance civique, etc.).
→ Quelle qu’en soit la forme, toutes les violences sont interdites par la loi et vous n’en êtes jamais responsable.
Soyez active et non résignée ;
cherchez du soutien et dénoncez ces violences.
VOUS N'ÊTES PAS SEULE.
Faire savoir l’existence des violences
Chercher de l’aide
- Ces violences ne sont pas un différend ou une dispute de couple où les arguments s’opposent, il s’agit d’une relation où l’un s’impose avec brutalité afin de soumettre l’autre. Il y a un rapport de domination, ce qui différencie les conflits conjugaux des violences conjugales.
- Au bureau, les attitudes sexistes sont interdites.
Vous êtes cette personne à qui on doit le respect (comme pour tout le monde), mais d’autant plus que le handicap augmente votre vulnérabilité.
- La famille qui doute, les voisins qui se taisent, les collègues témoins et silencieux… le seront (peut-être) moins dès lors que vous évoquez votre situation les violences, ils peuvent fournir des témoignages importants.
- Osez contacter association, médecin, psychologue, conseiller ou conseillère, policier ou policière… Leur travail est de vous recevoir.
→ Les professionnel·les sont là pour vous accompagner sans aucun jugement. Ils vous croiront, vous écouteront et donneront suite à vos propos.
Faire reconnaître l’existence des violences
Réagir en passant à l’action
La loi est de votre côté (on ne se fait pas justice soi-même), plus encore du fait de votre handicap : constat médical, « main courante » au commissariat mais surtout déposition de plaintes donnant lieu à des poursuites.
→ Vous dénoncez la maltraitance subie.
Les institutions, associations vous guident, vous soutiennent, agissent ; la justice condamne :
- Les coups et blessures sont des délits qui se jugent au tribunal correctionnel
- La sexualité imposée (pénétration par surprise, contrainte, chantage, violence) s’appelle un viol et se juge en cour d’assises. Le « viol entre époux » est reconnu et puni.
- Le mariage forcé (signalé à l’assistante sociale, à l’infirmière scolaire, au médecin…) est interdit par la loi. Si vous êtes victime d’un mariage forcé, vous pouvez contacter SOS Mariage forcé (01 30 31 05 05) géré par l’association Voix de Femmes.
- Les mutilations graves du corps (excision, infibulation et autres mutilations) sont des traditions interdites en France. Les auteurs peuvent être poursuivis en France même si les faits se sont déroulés à l’étranger. Une association spécialisée peut vous accompagner, le GAMS.
→ Votre corps est votre bien propre, précieux, il doit être intégralement respecté.
Anticiper la phase de violence extrême
Fuir
Surtout si la situation devient prévisible : alcoolisation, usage de drogues, perte d’argent aux jeux, grossesse, etc.
→ Anticipez le dépôt de plainte
Tout élément de preuve est important si vous voulez porter plainte ; même si vous ne voulez pas porter plainte tout de suite, réunissez les éléments qui prouveraient les violences :
- Prenez des photos si vous avez des traces
- Réunissez toutes les certificats médicaux en lien avec les violences
- Gardez les SMS et/ou les messages vocaux
- Essayez d’enregistrer les discussions
- Mettez de côté les témoignages de vos proches
- Enregistrez vos mots de passe, codes d’accès, etc. et documents personnels sur une plateforme dédiée et sécurisée : https://memo-de-vie.org/
→ Vous êtes en danger. Prévoyez concrètement la fuite
- Gardez sur vous autant que possible votre portable, enregistrez les numéros d’urgence comme le 17 (ou le 114 pour les femmes sourdes ou malentendantes)
- Ayez un sac prêt avec :
– Vos clés
– De l’argent
– Quelques vêtements
– Vos papiers liés à l’état civil (photocopie de votre carte d’identité, livret de famille, acte de naissance, certificats de scolarité…).
– Vos papiers liés au travail (contrat de travail, bulletins de salaire…)
– Vos papiers liés à votre santé (carnet de santé, certificats médicaux, documents MDPH…)
– Vos papiers liés aux violences (certificats médicaux, plaintes, mains courantes, jugements…)
– Vos papiers en lien avec votre argent et votre logement (documents bancaires, quittances de loyer, preuves des ressources du conjoint violent, contrait de bail…)
Si vous n’avez pas de compte bancaire personnel, nous vous conseillons d’en ouvrir un avec votre nom de naissance.
⇒ Pour rappel, tous vos documents importants et personnels, vos mots de passe, les témoignages recueillis peuvent être enregistrés sur une plateforme gratuite et sécurisée : https://memo-de-vie.org/
- Pour toute question juridique relative au logement, retrouvez le guide « Logement et violences conjugales » de la FNSF.
- Contactez votre entourage immédiat (ami·es proches, pharmacie…)
- Allez au commissariat pour porter plainte. Si vous ne vous en sentez pas capable, déposer au moins une main courante pour informer de votre départ, surtout si vous avez des enfants
- Même si vous avez plusieurs années pour porter plainte (6 ans), le plus tôt est le mieux.
Quand les faits brutaux s’amplifient,
→ Vous êtes en danger vital. Prenez la fuite en urgence
- Essayez de contrôler votre peur autant que possible, de garder votre présence d’esprit
- Composez le 17 (ou le 114 pour les femmes sourdes et malentendantes)
- Réfugiez-vous chez un·e ami·e, un·e voisin·e, dans un hôtel ; hurlez dans la rue en criant au feu ou au voleur, etc.