Loire-Atlantique – Interview de Claire Desaint : « Femmes, handicap et violences : le cycle infernal » – 2020

D’après un rapport de l’Union européenne, quatre femmes handicapées sur cinq sont victimes de violences. Une réalité alarmante mais invisible. Découvrez le témoignage de Claire Desaint, de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir.

L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir lutte contre la double discrimination qu’entraîne le fait d’être une femme et handicapée. Claire Desaint, qui habite Varades, en est la co-présidente. Elle présente la nécessaire communication sur cette violence invisible.

 

De quelle violence parle-t-on quand on évoque le très inquiétant 80 % de femmes en situation de handicap, victimes de violences ?

 

Claire Desaint :

 

Il s’agit de toutes les formes de violences qui peuvent atteindre les femmes, auxquelles s’ajoutent des violences spécifiques parce qu’elles sont handicapées. Des violences verbales, psychiques, économiques, mais aussi physiques et sexuelles, au travail, dans la famille ou dans l’espace public. Mais c’est quand même souvent dans un cadre familial.  Chez certains aidants ou aidantes, il y a peut-être une façon très malsaine de se « venger » de la personne handicapée, de la contrainte qui pèse à cause de son handicap.

 

Une certitude ressort clairement de notre cellule d’écoute : ce sont des violences genrées. En plus du regard négatif sur le handicap, qui crée une forme de violence, les femmes subissent une violence particulière plus forte que les hommes handicapés. Peut-être plus vulnérables, beaucoup de femmes subissent une domination masculine, accentuée par le fait qu’une femme handicapée ne correspond pas forcément aux standards des femmes idéalisées dans notre société. Certaines se dévalorisent : « C’est normal qu’il me tape parce que je ne suis pas belle », ou « je ne sais pas faire les choses »…

 

Nous avons pu mesurer cette détresse avec notre cellule d’écoute (01 40 47 06 06). Les chiffres de 4 femmes sur 5 victimes de violence proviennent d’études européennes, mais qui datent un peu. Nous espérons que de nouvelles études nous permettront d’avoir une vision plus fine des problèmes.

 

Que peut-on faire ?

 

Ces situations sont souvent méconnues. La chose qui nous paraît la plus importante est de parler de ces violences, de les identifier. Certaines femmes en situation de handicap ne comprennent pas forcément qu’elles sont victimes de violences, qu’elles peuvent dire non. En matière d’éducation à la sexualité, le travail de prévention qui est mené notamment dans les établissements, n’est pas encore suffisant. Le monde médical doit également progresser. Certains médecins ont ainsi des propos très violents envers des femmes, notamment sur la maternité comme  « Vous n’imaginez quand même pas avoir un enfant ? »

 

Une expérimentation intéressante a été menée en Île-de-France, HandiGynéco qui permet d’améliorer l’accès aux droits gynécologiques mais aussi de découvrir des violences et de libérer la parole.

 

 

Lire l’interview de Claire Desaint « Femmes, handicap et violences : le cycle infernal » paru en 2020 sur le site de la Loire-Atlantique

Pour aller plus loin, retrouvez les actions menées en Loire-Atlantique dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes

 

Contact

Écoute violence femmes handicapées

Tél : 01 40 47 06 06
Appel anonyme non surtaxé

JOIGNABLE LE :
LUNDI DE 10H À 13H ET DE 14H30 À 17H30

MARDI DE 10H À 13H

MERCREDI DE 10H À 13H

JEUDI DE 10H À 13H

LES FEMMES DÉFICIENTES AUDITIVES PEUVENT NOUS CONTACTER PAR COURRIEL : ecoute@fdfa.fr

 






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