CESE – Avis sur la situation des femmes handicapées – 2018
Avis exploratoire demandé par le Parlement européen
En Europe, les femmes handicapées représentent 16 % de l’ensemble de la population féminine ; l’Europe compterait, dès lors, approximativement 40 millions de femmes et de filles handicapées.
Les femmes handicapées occupent toujours une place nettement défavorable au sein de la société et subissent une discrimination intersectionnelle dans tous les domaines de la vie, qui prend notamment la forme de désavantages socio-économiques, d’un isolement social, de violences à leur encontre, de stérilisations et d’avortements forcés, d’un accès insuffisant aux services communautaires, de logements de mauvaise qualité, de placements dans des instituts, de soins de santé inappropriés et d’une privation de la possibilité de contribuer et de participer activement à la société. L’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) examine la situation des femmes handicapées dans l’UE et propose des recommandations pour l’améliorer.
Points clés
L’avis invite l’UE, agissant de concert avec tous ses États membres :
- À mettre en œuvre la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CNUDPH), les recommandations qui lui ont été adressées par le comité des droits des personnes handicapées des Nations unies en 2015, concernant les droits des femmes et des filles handicapées, et l’observation générale n°3 formulée par ce même comité à propos de l’article 6 de la convention ;
- À inclure une perspective concernant le handicap dans la stratégie, les politiques et les programmes en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, et à intégrer une dimension de genre dans ses stratégies en faveur des personnes handicapées, y compris sa future stratégie européenne en matière de handicap pour la période 2020-2030 et le socle européen des droits sociaux ;
- À lancer un dialogue structuré, qui soit doté d’une ligne budgétaire indépendante afin de garantir une consultation et une participation substantielles de personnes handicapées, y compris des femmes et jeunes filles handicapées ;
- À utiliser les instruments de financement de l’UE pour promouvoir l’accessibilité et la non-discrimination en faveur des femmes et des filles handicapées ;
- À adhérer à la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul) ;
- À prendre toutes mesures pour garantir que les femmes et les filles handicapées bénéficient d’un accès équitable à des services de soins de santé adaptés aux personnes handicapées, ainsi qu’à ceux de type général sous des formes qui leur soient accessibles (lire le 2ème Manifeste sur les Droits des Femmes et des Filles handicapées de l’Union européenne de 2011)
Lire l’Avis du CESE « La situation des femmes handicapées » de 2018